Qu'est-ce qu'un « zavěšený kafe » (café suspendu) ? Celui qu'on paie parfois en prévision du jour où un prochain dans le besoin se présenterait et ne pourrait se l'offrir. Ce dernier pourrait alors commander le « café suspendu » d'un bienfaiteur inconnu.

Si l'enseigne de cet établissement de Malá Strana affiche le mot « café », il faut plutôt comprendre auberge, et auberge comme il se doit. Les clients réguliers n'en sont pas gênés, ils le savent bien. Les étrangers se repèrent rapidement et profitent du coloris non touristique, de la cuisine tchèque et des spécialités d'auberge pour accompagner la bière. Sans oublier la vue sur Prague, le point de vue de Petřín ainsi que la galerie de photos qui remonte le temps pour illustrer l'histoire fictive de l'établissement. Tiens donc, Albert Einstein est venu boire un verre ici, et Thomas Alva Edison, Milena Jesenská, Egon Erwish Kish, Jaroslav Hašek, Jan Werich... Comment, cela ne peut pas être vrai, le café n'existait pas de leur vivant ? Peu importe. On y croirait presque.

 Où
Centre-ville | Hradčany
 Type d’établissement
Bière | Restaurant
 Budget
$$ | $
Wi-fi gratuit
Personnes à mobilité réduite
Terrasse
Adapté aux familles avec enfants
Animaux acceptés
Carte bancaire

La maison qui abrite ce café se nomme « U Tří sekyrek » (Aux trois haches). C'est une référence au nombre de haches que le propriétaire a dû briser avant de réussir à couper la tête du marchand de bestiaux qui, pour être pauvre, n'en était pas moins bien bâti. Ce comportement n'est guère étonnant. Ce n'était que l'expression d'une juste colère paternelle face au comportement rebelle de sa fille qui, bravant les interdits, entretenait des relations amoureuses avec un parti socialement inacceptable. On les attrapa, le marchand fut décapité à l'aide des trois haches déjà mentionnées et la fille coupée en deux.

Jana, Avantgarde Prague
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